Le Ministère des sports tourne le dos aux clubs sénégalais qualifiés aux compétitions africaines. Une triste nouvelle ! L’information qui a été relayée, hier, va au delà du sport. Elle envoie un message fort. Et elle est à decripter.
Beaucoup de personnes s’indignent de la forme dont la communiqué a été rendu public. Pour moi, la forme importe peu, devant le message qui est envoyé aux Sénégalais, du moment que le document est officiel.
Nous sommes tous d’accord que l’État ne prend en charge que les tickets de la délégation pour les clubs qui voyagent. Et la somme octroyée aux formations sportives, pour couvrir ses frais de voyage ne signifie absolument rien, par rapport au budget du ministère des sports.
Nous sommes tous témoins. Il est rare de voir les clubs sénégalais dépasser les tours préliminaires aux compétitions africaines : coupe de la CAF et coupe d’Afrique des clubs champions. Depuis les belles performances de la Jeanne d’Arc de Dakar en 2004, les deux clubs sénégalais qui ont réussi à se qualifier aux phases de groupe des compétitions africaines des clubs sont Teungueth FC, en 2021 et les Jaraaf de Dakar en 2021 et 2024.
Ceci pour dire que, si l’État
acceptait de continuer à prendre en charge, pour les clubs, une partie de leur frais de voyage, pour les compétitions africaines, la probabilité qu’il dépasse un voyage pour chacun les deux clubs sénégalais qualifiés est très faible. Parce que nos clubs sont très souvent éliminés aux tours préliminaires. La raison de ces éliminations précoces : les clubs sénégalais ont du mal à garder leur effectif qui remporte le championnat.
Souvent, à chaque compétition africaine, les clubs sénégalais alignent des nouvelles équipes. Ce qui minimise leurs chances, devant les institutions Maghrébines et les grands clubs Sud africains et de l’Afrique Centrale.
L’Etat sait très bien que les clubs sénégalais ne lui coûtent pas cher. C’est la réalité. Le message qui est envoyé par ce communiqué du ministère des sports est que l’État du Sénégal a un problème. Il vit une crise financière sans précédent. A tel point qu’il ne peut rien supporter, pour le football. Même des sommes modiques.
La fédération sénégalaise de football a du pain sur la planche. Elle n’a qu’à se préparer. Elle va devoir prendre en charge toutes les dépenses nécessaires, pour mettre la sélection nationale, dans des conditions optimales, favorisant la réalisation de performances, comme elle le fait depuis des années. Le message est clair. Le CAN se tient fin 2025, au Maroc. Dans 10 mois.
Aujourd’hui c’est le football. Demain et après demain, d’autres secteurs vont encore crier. Je me pose une question : l’État du Sénégal peut-il assurer ses fonctions régaliennes les mois à venir ?
Pape Ndiaye, Manager des sports.